vendredi 29 juillet 2016

C'est quoi être populaire?


Depuis l'école primaire on nous ressasse inlassablement cette histoire de fille ou mec populaire, comme si on avait établi une pyramide sociale au sein de l'école et que chacun était condamné par sa condition sociale à une vie de labeur ou à une vie de plaisir et de volupté. Voici mon témoignage au sujet de cette ségrégation scolaire.  

Connaissez-vous ce concept obscur de Popularité? Ce concept dont on ne connaît ni l'origine, ni l'instigateur mais qui depuis l'école primaire conditionne notre vie scolaire. Ce concept obscur qui établit un clivage explicite entre les Populaires et les Non populaires, entre ceux qui ont la popularité et ceux qui ne l'ont pas. Entre l'élite, les oligarques, les rois de la cour de récré et les marginalisés, le peuple, la plèbe, le tiers monde. Entre ceux qui sont admirés, les beaux, les "thugs" et les autres, les sans histoire, les inintéressants. Entre les Dieux, et le commun des mortels.


L'origine de ce concept est comme dit plus haut, obscure mais revient en partie à notre admiration effrénée envers les stars ou autres personnalités. C'est la reproduction du star-system où un groupe d'une poignet d'individus dominent le monde des strass et des paillettes. Dans le microcosme social qu'est le lycée, les stars ne sont plus des chanteuses pop ou des boysband mais sont en revanche le groupe des populaires. Ce groupe qui regroupe l'élite unanimement choisie parmi les plus beaux, parmi ceux qui ont la vie sociale la plus enviable, parmi les plus provocants, les "thugs". Ils deviennent un idéal, un but à atteindre pour les autres ados, ils ont tout ce que nous n'avons pas et que nous souhaitons avoir. Ils sont tout ce que nous ne sommes pas et que nous rêvons d’être. Ils ont une vie excitante, faite de péripéties délicieuses et d'expériences exaltantes à l'image des stars mais je dirai que l'admiration envers ces personnes populaires est bien plus galvanisée que pour les stars. En effet, les stars ont cette image assez impersonnelle, on ne les connait pas, on ne les côtoie pas, à l'opposition des populaires, que l'on connait plus ou moins bien. De fait, ces populaires sont comme des stars à portée de main, et tous voudront les approcher, leur plaire, leur apporter une offrande gage d'une admiration sans limites. On est enivrés par les effluves délicates de leur arrogance inégalée.


J'ai vécu et vit toujours depuis mon enfance dans ce climat morbide de distinction quasi ségrégationniste entre les élèves. Ce climat de clivage et de séparation qui fait que nous devons obéissance et respect pour les populaires, qui fait qu'ils deviennent des modèles et qu'ils ont droit de vie et de mort sur nous. Ce petit groupe qui domine tous les autres élèves de manière nonchalante et suffisante me donnait envie de vomir. Je n'ai jamais supporté leur pseudo supériorité par rapport aux autres et qui les rendaient aptes à commettre les plus grosses injustices en toute impunité. Je ne l'ai jamais supporté certes, mais je ne l'ai que très rarement contesté.Mon année de Troisième a été particulièrement éprouvante à cause en partie de mon impopularité. Je n'avais plus confiance en moi, je me sentais laide, inintéressante par rapport à ces créatures divines qui suintaient de confiance en elles et de beauté. Je me sentais tellement inférieure aux populaires, je ne leur parlais jamais car je ne me sentais pas à leur niveau, je pensais qu'ils se moqueraient de moi, cette pauvre fille intello qui bégaye quand elle est trop stressée. Bref, je les ai divinisés, tellement divinisés que je me considérais comme une moins que rien, qui ne valait même pas qu'on lui adresse la parole. A chaque fois qu'ils m'approchaient, je me devais d’être la plus gentille possible, la plus bienveillante, et cela se soldait même par des abus comme le fait de faire des devoirs à la place d'un populaire ou lui envoyer des tonnes de cours sous prétexte qu'il ne les a pas copié. Ça débute comme ça et cela devient de plus en plus fréquent, on appréhende le fait de dire non et on est emporté dans un cercle vicieux. On profite de nous sciemment et aujourd'hui en écrivant ces lignes je me rends compte de l'absurdité de ce système qui nous relègue au rang d'esclave. Je me rends compte que j'ai commis une erreur en respectant ce système et en m'y conformant, une erreur dont le spectre à jamais me hantera, une erreur qui me prive jusqu'à aujourd’hui de confiance en moi et c'est pour cela que je dis à toutes celles et ceux qui perdent confiance en eux à cause de cette notion saugrenue de popularité de s'en foutre (je n'ai pas d'autres mots ^^).

Sérieusement, être populaire ne vous offrira ni des études cotés, ni un travail, je pense que c'est juste la réjouissance des moins doués. J'en ai vu tellement ,qui, dans le but de devenir populaire, changeaient, devenaient d'autres personnes, tournaient le dos à leurs vrais amis, cessaient de travailler correctement. En somme, la quête de popularité est destructrice, et pour des retombées minimes. De plus, comme je l'ai dit, je n'ai pas pu m'y opposer mais maintenant que j'écris ces lignes, je me sens plus forte pour dire non et j'espère que pendant mon année de Terminale, j'affronterais avec hargne et n'accepterais plus les exactions commises au nom de cette hypothétique popularité et j'espère que vous l'affronterez vous aussi! 


PS: Je ne fait que relater ma propre expérience en me basant sur "l'étude sociologique" du microcosme de mon lycée.
Je ne généralises pas à tous les lycées et je parle de mon vécu.
A bon entendeur!

3 commentaires:

  1. Je trouve que tu abuses un peu et que tu offres une idée stéréotypée de cette histoire de popularité. Au lycée, il y a plus des bandes qu'autre chose. Après, il y a ceux qui ont plus ou moins d'amis. Personnellement je n'ai pas énormément d'amis, donc si on suit ton schéma je serai dans les impopulaires, et je ne bave pas d'envie devant les filles qui ont des tonnes d'amis...

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    1. Après ça ne reste qu'une réaction à une de ces expériences personnelles il me semble. Elle l'a ressenti ainsi et elle en "rajoute" un peu puisque qu'elle a souffert de ça. Tu as raison, de mon côté aussi il y avait plus de bandes qu'autres choses.

      Ça ne reste que mon point de vu.

      Kagetane

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  2. Hey,
    J'ai lu vos commentaires et je souhaites vous dire que j'en rajoute volontairement, c'est voulu. J'utilise l'ironie :)
    Quand je parle de dieux et de déesses c'est bien sur de l’exagération, j'hyperbole. Et je ne généralises pas mon expérience à tous les autres ados, je dresses un constat en partant de "l'étude sociale" que j'ai effectuée au sein de mon lycée et jamais je ne dis que c'est le cas dans d'autres lycées.
    J'ai choisi l'exagération dans cet article, des fois je choisi d'autres méthodes :)
    J'espère qu'à l'avenir vous comprendrez mes assertions exubérantes.
    Medelisse

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